avant la Pangée
Les Winkler sont une famille allemande qui vivait en périphérie de Berlin. Au début de la crise sanitaire, ils se sont rapprochés de la capitale mais n'ont pu y rester. Faute de statut social, faute de moyens... Alors pour s'en sortir, la petite famille a bougé, se hasardant en Grande-Bretagne, Irlande, Islande, puis les îles Féroés. La peur de tomber malades, de ne plus avoir les moyens de se nourrir, de se vêtir, de vivre... cela rendait la famille angoissée, anxieuse. Chaque jour devenait une peine. Saskia gardait la tête haute, comme si cela pouvait changer quelque chose... au elle voulait paraître forte aux yeux de la fratrie, ne pas être un poids pour ses parents. Alors elle tentait de faire comme la peur ne la gagnait pas. C'était faux... accumulant des phobies au fil des années, des frustrations à ne pas pouvoir aider les siens à survivre... Arriva un moment où les parents insistèrent pour que leurs enfants trouvent un lieu sûr. Ce spot publicitaire de Pangonium était, pour eux, une révélation ! Ils incitèrent leur progéniture à s'y rendre pour espérer être à l'abri du besoin, en sécurité, avec le mérite de participer à la recherche d'un monde meilleur.

Pangonium, 2013
Saskia fut la première à accepter. Ne plus être une bouche à nourrir et rendre ses parents fiers. Une motivation qui la fit se porter volontaire. Une épreuve désagréable qui l'effrayait. Mais encouragée par la volonté de ses parents, l'allemande s'arma de courage et de bravoure. Oubliant sa claustrophobie, oubliant les aiguilles, l'idée de ne jamais se réveiller, de se retrouver dans le noir... plein de films qu'elle s'efforçait de mettre de côté. Une expérience qui la forgea. Jusqu'à se réveiller, comateuse, tremblante, déboussolée... Mais à mesure qu'elle récupérait, Saskia se sentait plus légère, plus sereine. Sa capacité prit un peu de temps avant d'être analysée, comprise. Les premiers tests n'étaient pas concluants mais elle-même en vint à paniquer, à se demander dans quoi elle s'était réellement embarquée. C'est à ce moment-là que des peurs vinrent la hanter, la tétaniser. En travaillant sur cette idée de peur, les chercheurs découvrirent que Saskia était capable de contrôler ses phobies, d'en infliger aux autres, d'en ressentir et d'en dissiper. L'effet n'est pas durable, elle doit être en présence de la personne.

Pangée, juin 2013
Avec d'autres volontaires, Saskia passa la trappe. Une légère anxiété qu'elle masquait pas un visage de marbre. Lors de la répartition, Saskia voulut rejoindre les attentifs. Mais après le débat des rois et reines présents, ces derniers se sont abaissés sous la volonté des monarques. La vision inespérée que pour une fois, une élite veuille lui ouvrir la porte, la fit marcher vers le blanc immaculé. Un choix que Saskia pria de ne pas regretter...

Pangée, 2014
Après son intégration, Saskia a été affectée au centre des ressources. Elle aidait au tri des ressources reçues, à leur dispatche et avec le devoir de veiller à leur bon transport. Un travail somme tout simpliste mais qu'elle faisait de bon cœur. L'allemande a toujours été travailleuse.

Pangée, 2016
Et à tout travail bien fait, le directeur du centre y jetait un regard. Saskia paraissait vive d'esprit, méticuleuse, carrée dans les tâches à accomplir avec l'ingéniosité de chercher à agir au plus efficient. De quoi laisser Anchorage lui proposer de prendre une place de bureaucrate. La demoiselle avait conscience qu'il s'agissait là d'une opportunité à ne pas manquer alors elle accepta, sourire approbateur, devenant la comptable du centre des ressources. Sous la coupe du seigneur des monarques, Saskia a pour responsabilité de suivre chaque transaction de marchandises, gérer leur flux et assister le directeur en exécutant les différentes tâches qu'il lui confie. Un travail en tandem dans lequel la recrue s'investit autant pour assurer sa place que par égard pour son boss.

Aujourd'hui
Saskia a une place bien installée, reste éloignée des projecteurs et s'allie avec ceux qui obtiennent son estime. Un brin amère face aux attentifs : n'était-elle pas assez bien pour eux ? Objective face aux Judicieux, même si elle déteste leur côté "on est au-dessus de vos préoccupations de simples mortels". Un dédain assumé envers les robustes. Une admiration face à la beauté des élégants et la façon dont ils assument leurs mœurs. Un côté à la fois compatissant et répugné face aux exilés.