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◄ la main verte ►ft. LOZANNE

PUISSIEZ-VOUS MOURIR POUR VOTRE MAÎTRE.
la main verte

Arrivée à la fin de son livre, Nairobi soupira d’aise.
Comme souvent, elle avait cet après-midi là fini par déambuler durant sa lecture. Refermant l’ouvrage qu’elle venait d’achever, la judicieuse découvrit finalement là où ses pas l’avaient menée.
Elle se trouvait debout, adossée au seul arbre à la ronde dans un vaste champ. A y regarder de plus près, elle identifia la végétation environnante comme une plantation d’orge. La jeune femme fronça les sourcils.
« Les Terres Vertes ? »
Naï était surprise d’avoir parcouru une telle distance. Mais après tout, rien d’exceptionnel : elle s’était laissée absorber par le livre prêté par Carthage, un excellent roman d’amour entre deux femmes dont l’une était particulièrement aveugle face aux signes d’affection que lui envoyait l’autre.
Aucun moyen de savoir précisément combien de temps elle avait lu. La judicieuse estima, à en juger par la position du soleil, qu’elle avait encore une heure ou deux avant la tombée de la nuit. Elle se mit donc en route, d’un bon pas, vers le centre névralgique de la Pangée.
Il fallait impérativement qu’elle soit de retour à l’Observatoire avant l’obscurité.

Une heure s’écoula.

Puis une deuxième, et Naï marchait encore.
Aucun signe des terres bleues. Ni même de la partie urbanisée des terres vertes. Ni d’aucune autre terre comprenant des habitations. Nairobi avançait toujours au cœur des champs, traversant parfois de fraîches forêts dont les bruits inconnus la faisaient frissonner.
« Oh, non. »
La jeune femme finit par s’arrêter, épuisée, déshydratée. Il fallait qu’elle se rende à l’évidence : elle n’avait strictement aucune idée de l’endroit où elle se trouvait. Le soleil couché, la fraîcheur humide du soir commençait à s’abattre sur les lieux. Mais les étoiles, précieux points de repères pour l’astrophysicienne qu’elle était, n’était pas encore apparues.

Assise en tailleur, Nairobi tenta de convoquer sa faculté. Respiration abdominale, comme à l’entraînement. Se concentrer sur ses sens. L’odeur d’humus que dégageait la terre. Le piaillement d’un oiseau de nuit dans le lointain. Le contact humide de son pantalon en lin avec le sol.
La judicieuse inspira profondément, tentant d’endiguer l’anxiété croissante qui envahissait sa poitrine. Un picotement au bout des doigts.
A gauche.
Elle devait aller à gauche.
Désormais plongée dans la pénombre des sous-bois, Nairobi avança à tâtons dans la direction qui lui semblait être la bonne. L’air était de plus en plus froid, et la jeune femme se sentit frissonner à plusieurs reprises.

Finalement, n’y tenant plus, elle se laissa submerger par la peur et hurla :
« AUUUUUUU SECOUUUUUUUUUUUUURS !!!! »
Tremblante, égarée, elle se recroquevilla sur elle-même tandis que son don prenait le contrôle d’elle. Des flashs. Par dizaines. Des flashs qui se répétaient et venait ronger les parois de son crâne. Plus loin sur la droite, un nid de hiboux petits ducs était sur le point de se préparer pour la nuit. Quelque part dans les terres bleues, Cali qui allait commencer à s’inquiéter de l’absence de la princesse. Dans les terres grises, une nouvelle bagarre allait éclater au Trou, déclenchée par un Robuste ivre. Une centaine de mètres devant elle, un homme épais et solide allait bientôt se lever et venir dans sa direction. Elle le vit par anticipation se saisir d’une fourche et avancer dans les bois.
Il allait venir. Il allait la retrouver. Et on s’occuperait d’elle.
Nairobi, rassurée par cette perspective et épuisée par le flot constant d’informations plus ou moins utiles que lui transmettait sa préscience, lâcha prise.

Et perdit connaissance.
BY CΔLΙGULΔ ☾


@LOZANNE
NAIROBI
NAIROBI
clan des judicieux
Valhdia
Le rude Stonehenge
Gemma Arterton
ava : moi-même / signa : 2981 12289 0
07/07/2020
121
◄ la main verte ►ft. LOZANNE 9651d42d0abd304dfc2e6a1c7eaeb059
https://coventus.forumactif.com/t272-f-gemma-arterton-nairobi
La journée avait été paisible. Elles l’étaient toujours. Aucun bruit ne venait perturber les nuits de l’homme, à l’exception de la nature, le vent et le bois qui travaille. Ces bruits étaient devenus comme des berceuse pour Lozanne. Pas de bruit parasite. Juste le bruit du monde et le silence de ce qui vit.

La cahute du fermier n’avait pas l’électricité. Elle avait tout le confort d’une maison campagnarde telle qu’elle aurait pu être il y a quatre siècles.

La maison était petite. Tout en pierre, elle n’avait qu’une seule pièce sous son toit en ardoise. Un lit simple était collé à un mur, et une cheminée lui faisait face. Une table en bois rustique et une chaise tout aussi brute se tenaient entre les deux. L’âtre pouvait accueillir un chaudron, une poêle ou une casserole et Lozanne y faisait sa cuisine. Sur le manteau de cheminée, seule décoration de la pièce, reposait une hache. Tout le reste était aussi impersonnel que si personne n’y vivait.

Un peu plus loin, une grange se dressait, toute de bois. Une écurie s’appuyait dessus et abritait deux chevaux et une cariole. Les lourds bourrins tiraient toujours vaillamment la charrette sans renâcler à la tâche et transportaient Lozanne, ses outils ou ses récoltes sans jamais faillir. Et de l’autre côté de la route, fermant une cour ouverte, une étable, avec quelques vaches à l’intérieur. Lozanne avait quelques moutons aussi, mais il les laissait librement errer dans des pâturages.

Le fermier se leva avec le soleil. Pas de rideau n’obstruait la seule fenêtre de sa masure. Après un petit-déjeuner de pain et de beurre, tout ici de sa propre fabrication, l’homme sortit et attela ses cheveux. Jetant son matériel rudimentaire dans la charrette, il partit sur la route de terre battue vers ses champs.

Il passa la journée à suer doucement sous l’effort et le soleil. Il n’avait que le champ des oiseaux comme compagnie et le bruissement du vent dans les herbes comme musique. Et la paix. Pas de raison de s’inquiéter, pas de responsabilité, pas d’ordre à donner, ni à recevoir. Juste la nécessité des choses à faire tranquillement.

Et lorsque le soleil commença à disparaitre à l’horizon, Lozanne se redressa. A la charrette, il s’essuya d’une serviette avant de remettre sa chemise et redéposa ses outils à l’arrière. Assis à l’avant, il fit avancer ses cheveux d’un claquement de la langue et leur pas tranquille s’ajouta à l’éveil de la faune nocturne.

Lozanne était loin de tout. Pas de ville, pas de bruit, pas de passant. Parfois des promeneurs, mais ils étaient et ne faisaient que se perdre en arrivant sur son terrain. Une simple indication et ils repartaient sur le bon chemin.

Cependant, cette fois, l’homme sur que ça allait être un peu plus compliqué.

Un cri retentit dans le bois qu’il venait de traverser. Personne n’appeler à l’aide sans raison. Sauf les gens perdus quand il n’y avait pas de danger. Car il n’y avait pas de danger connu dans le coin.

Lozanne arrêta sa charrette et bondit du véhicule. Il attrapa tout de même sa fourche. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de danger qu’il n’est pas venu d’ailleurs.

L’homme se dirigea vers la source du cri, marchant sans bruit dans le sous-bois et la pénombre. A l’affut, il guettait le moindre bruit suspens, ou toute ombre qui n’avait pas sa place ici.

Et il trouva tout cela d’un coup. Une ombre, allongée par terre, qui s’avéra être une jeune femme inconsciente qui marmonnait dans son sommeil. Rien de tout ça n’avait sa place ici.

Lozanne lâche un profond soupir et prit la femme dans ses bras, et alla la déposer dans sa charrette délicatement. Puis il rentra chez lui.

La nuit était fraîche et le noir complet lorsque la charrette qu’éclairait une lanterne arriva à la ferme.

Lozanne commença par installer la jeune femme dans son lit, la couvrant d’une épaisse couverture de laine, relança le feu dans la cheminée avant de ressortir pour dételer les cheveux et s’occuper des bêtes.

Quand il revint, il remit une buche au feu et commença à préparer tranquillement un repas, à base de viande et de légume.
Lozanne
Lozanne
clan des attentifs
Modestie
Sean Astin
Joker
30/08/2020
6
la main verte

Désorientation. En ouvrant les yeux, Nairobi n’avait plus aucun souvenir de l’endroit où elle se trouvait ni de comment elle y était arrivée. Les sens en alerte, elle resta allongée sans bouger, attendant d’en savoir plus.
L’esprit embrumé, la judicieuse laissa les souvenirs revenir à elle peu à peu. La forêt. Elle s’était perdue, et la panique l’avait submergée. Assaillie par sa préscience. Elle se souvenait vaguement avoir vu la silhouette d’un homme …

Naï se redressa précautionneusement. La couverture sous laquelle elle avait dormi était rêche, désagréable. Le lit dur. Elle fit craquer plusieurs de ses vertèbres en s’étirant. Une odeur de ragout emplissait la cahute dans laquelle elle se trouvait.
Car ce n’était guère plus qu’une cahute : les murs étaient fait de bois, les meubles aussi. La seule source de chaleur dans la pièce était une cheminée dans laquelle chatoyait un feu de bois dont les senteurs embaumaient toute la pièce. Les fenêtres n’offraient de vue que sur l’épaisseur de la nuit.
Intriguée, Nairobi se leva silencieusement, s’assurant au passage qu’aucun de ses membres n’avait été blessé. Elle fit le tour de la petite maison de bois, avant de venir se poster à proximité du feu. Les yeux mi-clos, elle savoura la douce chaleur qui l’enveloppait peu à peu.

Elle sursauta lorsque la porte s’ouvrit sur l’homme de sa préscience, qui devait être son hôte.
Grand et solidement bâti, l’homme dégageait une sorte de puissance tranquille. Comme s’il se contenait. Il posa sur Nairobi un regard d’une grande bienveillance. Un Attentif, à n’en pas douter. Il interpela la judicieuse toujours lovée au coin du feu.
Sa remarque fit rosir les joues de Naï, déjà soumises à la chaleur des flammes.
« Je … désolée, monsieur @Lozanne. »
Elle baissa les yeux vers ses mains, gênée. Mais rapidement, l'ambiance confortable de la cabane l'incita à se détendre.

« Je suis Clélie, enfin, Nairobi. Je fais partie des judicieux, mais je me suis perdue … » se présenta la jeune femme.
Elle se fit la remarque que @Lozanne ne devait pas avoir l'habitude de recevoir des visiteurs.
« Non, je suis astrophysicienne. Je lisais. J’ai tendance à marcher en lisant, mais je me suis un peu trop éloignée des terres bleues, je crois. » confia-t-elle avec un frisson, se remémorant l’angoisse qui l’avait envahie la veille dans la forêt.
BY CΔLΙGULΔ ☾
NAIROBI
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clan des judicieux
Valhdia
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Gemma Arterton
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07/07/2020
121
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Pendant que le ragout chauffé, Lozanne sortit pour aller chercher de l’eau à la petite pompe dans la cour. Il remplit deux sceaux, dans la fraicheur de la nuit qui s’était bien installée. Il regarda un instant les étoiles et la lune avant de revenir vers sa cachute.

Il fut presque surpris de découvrir la jeune femme levée. Elle lui évoquait un faon perdu en terre inconnu. Elle semblait fragile sur ses jambes, déplacée dans la maison. L’inconnue se tenait près du feu bien que la nuit n’était si fraiche d’après Lozanne.

L’homme pénétra chez lui sans discrétion. La porte en bois s’ouvrit en claquant faisant sursauter la jeune femme. Il lui sourit avec bienveillance et une légère lueur moqueuse dans le regard.

J’espère que tu ne te perdra pas chez moi.

Il posa ses sceaux dans un coin et s’approcha de la jeune femme et lui tendit une main caleuse où tes traces de terre avaient survécu au lavage.

Je m’appelle Lozanne. Je ne m’attendais pas à de la visite, alors tu n’auras rien de bien fameux comme accueil.

Son sourire avait disparu autant de son visage que de sa voix. Ses yeux brillaient toujours de bienveillance, mais d’une bienveillance dure, celle liée au devoir d’aider les autres.

Il se dirigea vers la gamelle sur le feu et touilla son ragoût et vérifia sa cuisson. Il jeta un regard à Nairobi quand elle se présenta, avant de se détourner. Cela ne l’intéressait pas. Il ne la reverrait certainement jamais alors peu lui importait son nom.

Cependant, il sentait une certaine insistance. La jeune femme devait être aussi maladroite avec les autres que le grand homme. Il retint un soupir en regrettant la présence de Nairobi avant d’essayer de lui faire la conversation.

J’imagine que tu n’es pas là pour me rendre visite et demander un poste en temps qu’aide de champs. Lui dit-il en essaynt de faire de l’humour, sans vraiment y mettre le ton.

Il planta son regard dans celui de la femme. Pour t’en être éloignée, tu t’en est bien éloignée. Tu es sur les terres vertes en théorie. Mais on est déjà bien loin du reste de la ville. Tu devais lire un livre intéressant pour finir ici. Parce que tu as marché longtemps. Nous allons manger. C’est prêt.

L’homme tira la gamelle du feu et la posa sur la table. D’une armoire il tira deux assiettes qui paraissait anachroniques. On pouvait trouver les mêmes en ville. Ce n’est pas parce que Lozanne vivait loin de tout et qu’il cultivait la terre à l’ancienne qu’il avait refusé tous les conforts du monde.

Il sortit une large miche de pain et en coupa deux grandes tranches

Il servit une assiette de ragoût à Nairobi et s’assit sur une des deux chaises. Il prit un morceau de pain pour poussait la nourriture dans sa fourchette et commença à manger.

Mange tant que c’est chaud.

Le ragout n’était pas mauvais. Un peu fade, mais le goût des légumes était bien différent de celui qu’ils avaient en ville. Et le constat était le même pour le pain. Mais si les légumes étaient meilleurs, le pain était franchement mauvais. Un peu trop dure, sans être sec.

Tu dois être affamée après avoir autant marcher. Mais dis-moi, pourquoi marcher quand tu lis. Tu ne peux pas faire ça chez toi ? Ce doit être plus confortable dans un canapé que sur les routes.

Il avala dans un bruit de succion un morceau de pain qui s’enfuyait. Un peu de jus coula sur son menton et il s’essuya d’un revers de la manche.

Tu as eu de la chance que j’entende ton cri. Sinon, tu aurais dormi dehors. Et il t’aurait fallu une bonne heure de marche dans la bonne direction pour rejoindre la ville. Et si tu ne prends pas la direction de la route, tu peux marcher longtemps avant d’avoir un repère. Tu auras croisé les murs avant un autre être humain. Et rien à manger.

Il se leva et prit un verre et après une hésitation, un deuxième, qu’il orffit à Nairobi. Il posa un sceau sur la table et y plongea son verre pour le remplir.

Tu pourras dormir dans le lit. J’irais dans la grange.

Dormir dans le foin était loin d’être agréable mais c’était mieux que par terre et au moins, on était au chaud.[/b]
Lozanne
Lozanne
clan des attentifs
Modestie
Sean Astin
Joker
30/08/2020
6
la main verte

Son hôte la mettait mal à l’aise. Il y avait comme un décalage entre son ton rude, ses mains couvertes de terre et son apparent sens du service. Même Naï, incapable de se soucier de la moindre convention sociale, ne parvenait pas à comprendre les raisons qui animaient cet homme.
Il était venu lui prêter assistance dans la forêt, l’avait couverte et l’accueillait pour le dîner, mais ses sèches invectives ne donnaient pas franchement envie de lui faire la conversation.
La judicieuse, interdite, regarda @Lozanne dresser la table : des assiettes bien moins rustiques que le reste du service, un ragoût à l’odeur amère et une miche de pain sombre. Le géant fit grincer une chaise sous son poids et attaqua son repas sans un regard pour Nairobi.
La jeune femme ne savait trop comment agir en présence de cet homme tout aussi malhabile qu’elle pour ce qui était de communiquer. Elle allait lui demander si elle pouvait s’asseoir lorsqu’il reprit la parole.

Piteuse, Nairobi s’assit en face de l’agriculteur avec un couinement :
« M… merci. »
Du bout de sa fourchette, elle récupéra un peu de ragoût ainsi qu’un morceau de pain qu’elle se mit à mastiquer avec application. Les légumes avaient bon goût, mais auraient mérité un peu d’assaisonnement. Le pain, en revanche, était une catastrophe. Trop dur, trop sec, trop cuit … Naï déglutit avec un sourire, pour faire plaisir à son hôte, et ne toucha plus au reste de son quignon.
« Je ne sais pas. Je suppose que ça occupe les parties inutiles de mon cerveau, comme ça je peux me concentrer sur ma lecture … j’ai toujours aimé faire ça. » répondit-elle sans oser préciser qu’elle ne possédait pas de canapé.
L’homme, en face d’elle, mangeait salement et bruyamment. Il haussa à peine les sourcils en entendant la justification de Nairobi.

Une autre remarque de son interlocuteur la fit rougir de nouveau.
« Je sais, je … »
@Lozanne semblait se moquer de ses réponses. Il lui servit un verre d’eau, rempli à même le seau avec lequel l’Attentif avait dû puiser le précieux liquide.
Naï bût avec délectation, laissant l’eau couler dans sa gorge. Elle avait tant marché. Et puis, elle avait eu si peur. Tandis qu’elle commençait à peine à se réhydrater, elle sentit son léger reste de migraine s’évanouir presque instantanément.

C’est l’instant que choisit @Lozanne pour parler logistique : les couchages de la nuit.
La jeune femme sentit que son hôte était prêt à débarrasser la table et à aller dormir. Elle baissa la tête, malheureuse de ne jamais trouver les mots qu’il fallait au bon moment.
Naï aurait pourtant eu tant de gratitude à exprimer, tant de questions à poser, mais tous les mots s’échouaient sur ses lèvres autant qu’ils s’entrechoquaient dans son esprit. Elle ouvrit la bouche et la referma à plusieurs reprises, comme une carpe privée de son habitat naturel.
La judicieuse repensa au livre que lui avait fait lire Carthage, celui où une jeune femme atterrissait par hasard chez un inconnu. L’héroïne s’appelait … comment, déjà ? Ah oui, Camille. Elle se creusa la tête pour essayer de réfléchir à ce que Camille aurait pu dire face à un homme de la carrure de @Lozanne.

Rien ne lui vint.

Jusqu’à ce que la digue se brise et que tout sorte d’un coup :
« Tu savais que tout un courant de pensée du XIXème siècle affirmait que le travail de la terre est le seul qui peut rendre un homme véritablement heureux, car il se sert à la foi de ses mains et de la création qui lui est confiée pour produire quelque chose qui lui servira par la suite ? Ton ragoût manque de sel. J’ai lu une recette sur la manière dont on fait le pain, ça avait l’air difficile, ma mère faisait un excellent pain mais j’ai arrêté d’en manger quand elle est partie et … »
Nairobi plaqua ses mains sur sa bouche.

C’était la première fois qu’un tel déferlement de paroles sans lien de cohérence entre elles se produisait. Ordinairement, le flot continu de ses pensées demeurait prisonnier de sa boîte crânienne. Mais, pour la première fois, elle se retrouvait gênée face à quelqu’un et voilà qu’elle se mettait à monologuer.

Le regard indéchiffrable que lui lança @Lozanne la fit redouter le pire.
Peut-être ne supportait-il pas qu’on lui dise que son ragoût manquait de sel.
« Par… pardon. » bafouilla la judicieuse, soudainement très consciente qu’elle venait sans doute de perdre son toit pour la nuit.
BY CΔLΙGULΔ ☾
NAIROBI
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07/07/2020
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