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Elle referma soigneusement la porte derrière elle.

L’odeur de la salle d’archives était l’une des préférées de Nairobi. La poussière et les vieux papiers, entreposés dans leurs boîtes cartonnées, mêlaient leurs effluves dans ce lieu si cher à son cœur. Là où d’autres auraient toussé, Naï inspirait à pleins poumons l’air renfermé de la pièce aveugle, se délectant du silence qui y régnait.
Depuis qu’elle était arrivée en Pangée, elle prenait plaisir à se réfugier entre les rayonnages des archives dès que le tourbillon de la ville avait tendance à trop l’envelopper. Ici, dans les sous-sols de la bibliothèque, elle pouvait laisser libre cours à ses pensées.
L’endroit était désert, la plupart du temps, et la jeune judicieuse y venait de plus en plus fréquemment pour apaiser les angoisses bien présentes qui accompagnaient l’usage de sa faculté.
« Y a quelqu’un ? » hasarda Nairobi, sous le coup d’une légère intuition que l’expérience lui avait appris à écouter.
Effectivement, une voix s’éleva à quelques rangées de l’entrée.
Slalomant entre les vieux dossiers et leur lot de souvenirs d’un temps que Naï n’avait pas connu, l’astrophysicienne suivit la source de la voix. Elle parvint dans l’une des rotondes, éclairée par un néon jaune grésillant sous lequel se tenait une table toute aussi poussiéreuse que les autres objets de la pièce.

A cette table, un visage bien connu. Des mains expertes qui pianotaient sur le bois brut. Un pli barrant le front de la reine.
Nairobi eut un sourire.
« C’est toi. » dit-elle simplement.

Elle savait qu’elle aurait dû vouvoyer les rois et reines des clans, les appeler « Votre Majesté », mais elle ne parvenait pas à s’y faire … et personne, surtout pas @Caraquet, ne semblait lui en tenir rigueur.
Naï, toujours souriante, tira une chaise et prit place face à sa reine.
« Qu’est-ce qui t’arrive ? »
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NAIROBI
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And all the people say : you can't wake up, this is not a dream. You're part of a machine, you are not a human being. With your face all made up, living on a screen. Low on self esteem, so you run on gasoline. I think there's a flaw in my code. These voices won't leave me alone. Well my heart is gold and my hands are cold •••

Ça commençait souvent par une réflexion, une simple réflexion. Un tout petit grain de sable dans une existence. Ensuite, le grain de sable s'immisçait dans les rouages de sa tête, ça les enrayait considérablement au point qu'ils finissaient par tourner en boucle. Et puis après, le physique suivait, l'air se bloquait, elle se noyait encore et encore. Des fois, c'était simplement elle. Elle et ses pensées effrayantes qui enrayaient les rouages. Ton pire ennemi c'est toi-même. On peut le trouver facilement dans les livres de psychologie un peu originaux, souvent en titre d'un chapitre un peu cliché. Ton pire ennemi c'est toi-même. Son père le lui avait dit un jour, peut-être avant de partir, elle ne voulait plus se souvenir. Encore ici, elle a l'impression d'avancer dans le sable et de s'enfoncer un peu plus chaque jour en s'imaginant bouger. Encore ici, ça recommence. Le bruit, l'agitation, les questions sans réponse et la terrible pression sur ses épaules. Peut-être qu'elle aurait dû refuser tout compte fait. Ça aurait été atypique, mais ça lui aurait été bénéfique. Peut-être. Et maintenant ça tournait encore et encore dans sa tête, le fait qu'elle n'était peut-être pas assez bien, trop distante, trop sérieuse, trop banale. Peut-être qu'elle n'était pas celle dont les Judicieux avaient besoin. Peut-être qu'ils avaient besoin de quelqu'un qui osait, qui allait au bout de ses idées peu importe le prix. Le spectre de son prédécesseur rôdait au dessus de sa tête, lui il avait du talent. Lui, il était fait pour ça. Attablée là, au milieu des vieux papiers, elle tremble. Tout y est toujours si calme, elle y trouve parfois du réconfort, de quoi éclaircir ses idées. C'est comme un cocon, un mur de protection. Elle compte, elle essaie de stabiliser ses pensées. 1, 2, 3, et non ça ne marche pas. Elle se maudit d'être comme ça, d'être aussi anxieuse, aussi faible. Et puis une voix s'élève, elle la reconnait immédiatement.

- Non, personne.

C'est une façon comme une autre de faire preuve d'auto-dérision, non ? Parfois elle préférerait n'être personne. Disparaître une minute ou deux de l'univers et revenir différente. Mais là c'est encore autre chose, c'est Nairobi. La brune pose une main sur son poignet, elle le stabilise. Elle ne veut pas paraître étrange, ou du moins trop étrange. C'est ce qu'on apprend en premier en grandissant en société, à ne pas être étrange.

- Salut Naï.

Caraquet lève une main, la laisse retomber sur la table. Elle lui désigne la chaise en face d'elle, elle sait qu'elle est là pour la même chose qu'elle. Dans toute sa naïveté, Nairobi ne jugeait pas et était par conséquent une compagne de choix dans des moments comme ceux là, en plus d'être un trésor de douceur et d'attention. Elle frictionne son bras droit nerveusement, replace une mèche de cheveux dissidente derrière son oreille. La jolie brune lui demande ce qu'il lui arrive, Caraquet reste muette. Ce qui lui arrive ? Si seulement elle le savait. Elle est née comme ça, elle s'imagine derrière les regards des réflexions acerbes, derrière les sourires des moqueries à son encontre. Elle sursaute quand on la touche sans son consentement et elle pense trop, se déteste trop.

- Je vais bien, ne t'en fais pas. C'est juste que je... je réfléchis un peu trop, je crois.

La reine repose son dos contre la chaise et observe un instant le néon clignoter avant de sourire doucement à son interlocutrice.

- Et toi ? Qu'est-ce que tu fuis ?


Puisque c'est bien de ça dont il est question, pas vrai ? De fuite, de choses qui les effraient toutes les deux. Caraquet n'est pas sûre de savoir par où elle devrait commencer pour ériger la liste de ses peurs, en ce qui la concerne. Elle espère que le bilan de Nairobi serait plus léger.
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La judicieuse prit place sur l’autre chaise, face à sa compère des archives.
Elle pouvait tout analyser : le tremblement des mains de @Caraquet, ses traits tirés, son regard fuyant, la lueur obscure au fond de ses yeux qui témoignait de bien sombres pensées.
Ce n’était pas la première fois que Naï retrouvait ainsi sa souveraine abîmée dans ses pensées, l’esprit hagard et le regard las. Nairobi avait beau voir cette tourmente, elle avait du mal à trouver les mots pour réconforter son interlocutrice sans se montrer maladroite ou indiscrète.
« Je comprends. Tu veux en parler ? » tenta-t-elle, de peur de brusquer la reine.
Le mince sourire que lui adressa son interlocutrice lui fit aisément comprendre qu’elle ne se livrerait pas aussi facilement.
« Rien de spécifique. » répondit Naï. « Il y avait juste trop … de tout. Là, dehors. »
Elle prit une grande inspiration avant de poursuivre. Exprimer ce qu’elle ressentait lui coûtait beaucoup, mais elle avait le sentiment que @Caraquet ne parlerait pas si facilement de ce qui lui occupait l’esprit.
« Je me sens rarement à ma place au milieu des autres. Leurs centres d’intérêts, et la plupart de leurs occupations, ça me dépasse complètement. Le plus souvent, je ne m’en fais pas plus que ça. Mais lorsque ça devient trop oppressant, je me dis que je serai en meilleur compagnie avec ces vieilles boîtes d’archives. »
Nairobi caressa avec douceur la tranche d’une rangée d’archives à sa portée.
Comme son cerveau, chacune de ces boîtes contenait des centaines d’informations sur des sujets divers. Naï avait parfois le sentiment que sa grande maladresse dans les relations la rendait finalement aussi poussiéreuse et ennuyeuse que ces vieux cartons laissés à l’abandon dans un sous-sol.
Elle chassa cette pensée de son esprit.
@Caraquet, face à elle, semblait en proie à des sentiments contradictoires.
« Parfois, je me demande si mon travail ne pourrait pas aussi bien être fait par une machine. »
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Caraquet la regarde un instant, étudie toute cette douceur mêlée à une certaine maladresse avec un léger sourire aux lèvres. Nairobi essaie de bien faire et ça la ramène un peu sur terre, ça l'ancre un peu au sol. Lui rappelle que rien de ce qu'il se passe dans sa tête n'est véritablement réel.

- J'ai l'impression de ne pas être assez bien, parfois.

Elle haussa les épaules, luttant contre l'envie de bouffer l'intérieur de sa joue comme elle le faisait quand elle était petite et que ce même genre d'angoisses la submergeaient. Ce n'était pas grand chose cette fois, rien qu'un petit coup de blues passager, mais ça pesait sur sa poitrine. Tous les jours. L'impression de ne pas être à sa place, syndrome de l'imposteur qui la suit partout et lui murmure à l'oreille qu'elle ne sera jamais à la hauteur, que c'est ce qu'on murmure dans son dos.

- De ne pas être ce genre de personne, suffisamment forte pour en porter d'autres. Ce n'est que passager, ne t'en fais pas.


Caraquet fit de son mieux pour lui sourire de la manière la plus douce possible malgré son mal de tête assourdissant. Elle écouta par la suite la jeune femme lui expliquer ce pourquoi elle était là, elle aussi. Elle acquiesça lentement en reposant son dos contre sa chaise.

- Je vois.

Oui, elle voyait. Elle connaissait cette sensation pour l'avoir longtemps expérimenté, parfois même au sein de sa propre famille. Elle chercha un instant le regard de Nairobi avant de parler plus clairement, plus posément que quand il s'agissait de décortiquer ses propres angoisses sociales.

- Tu es une jeune femme exceptionnelle, Nairobi. Tu vois bien plus de choses que la majorité des gens, et tu t'y intéresse. Tu es spéciale, c'est ce qui te rend étrange aux yeux des autres. Et c'est une bonne chose, même si ça peut être difficile à vivre parfois.

La brune sourit légèrement, un peu amusée du discours qu'elle tenait alors qu'elle n'était pas foutue d'appliquer une telle idée au quotidien.

- Enfin... je ne suis pas tout à fait sûre pour la partie sur les autres. Je les ai jamais compris non plus, faut dire.

C'est ce qu'il y a de plus terrifiant avec l'être humain, il est imprévisible, composé de mille nuances toutes plus différentes les mêmes que les autres. Il est impossible de prouver quoi que ce soit. C'était assurément quelque chose de traumatisant pour Cataquet.

- Tu n'as rien à faire avec ces vieilles boites d'archives. Tu as trop à offrir. Et puis elles ne doivent pas être de très bonne compagnie, sur le long terme.

Caraquet ricane de nouveau de ses propres bêtises, assez hésitante sur la véracité de celles-ci aussi. Après tout, les archives ne produisaient pas de bruit pour rien, elles.

- Quant au reste...

La judicieuse ne put s'empêcher de grimacer à l'idée que leur travail pourrait un jour être effectué par des machines. Sans doute que la technologie progresserait un jour au point qu'une telle chose serait un jour possible, mais cette perspective ne lui plaisait pas. Pas du tout.

- Une machine que des gens comme nous auront mis au point. Je crois sincèrement que la technologie est une aide fabuleuse mais qu'elle ne pourra jamais remplacer un cerveau, ou même un cœur humain. Tu aimes ton métier, pas vrai ?

Elle s'avance un peu en posant sa question, esquisse un sourire complice. La réflexion lui fait cependant froncer les sourcils, après coup. Elle ne semble pas venir de Nairobi, du moins elle en a l'impression.

- Personne ne t'as causé d'ennuis, si ?

Elle préférait s'en assurer, quand bien même elle ne pourrait jamais empêcher les êtres humains de parler et de blesser leurs pairs. Elle savait très bien que leurs esprits parfois un brin torturés pouvaient être amenés à s'en faire tout seul, à venir à de telles conclusions. Elle savait aussi que d'autres fois, les autres s'en chargeaient à leur place.
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Nairobi haussa les épaules.
« Non. Pas d’ennuis. Juste … quand les autres me parlent, j’ai l’impression … je ne sais pas. » la judicieuse eut un soupir. « J’ai l’impression qu’on ne se comprend pas. Qu’on ne parle pas le même langage. »
Elle vit @Caraquet, face à elle, opiner du chef. La reine avait elle-même ses tourments, et Naï s’en voulait de lui infliger ainsi son tumulte intérieur d’adolescente. Son esprit trop aiguisé relevait tout, analysait tout, mais il était en grande difficulté lorsqu’il s’agissait de comprendre ce qui se tramait derrière les yeux des autres.
En rejoignant les judicieux, Nairobi avait réussi à trouver de véritables alliés qui, sans la juger, la stimulaient intellectuellement. Mais elle rencontrait beaucoup d’obstacles lorsqu’il s’agissait d’échanger avec les membres des autres clans. Parfois, elle renonçait même simplement à s’intéresser aux conversations qui l’entouraient.
Heureusement, son clan était là. Et, à sa tête, la reine.
Naï s’empressa de s’ouvrir de cela à sa souveraine :
« Tu sais, @Caraquet, moi je ne trouve pas que tu n’es pas assez bien. Tu as plein de responsabilités compliquées, des situations à gérer que je n’imagine même pas, mais tu y arrives quand même. »
Elle aurait voulu trouver les mots pour toucher @Caraquet, lui parler, elle aurait voulu lui dire qu’elle comprenait ce qu’elle ressentait. Mais toutes ces banalités s’échouèrent sur les lèvres de Naï.
Un doux silence s’installa.
Les deux femmes se tenaient toujours assises sous ce néon grésillant, au milieu des archives et de leurs dossiers poussiéreux. Face à face. L’atmosphère du lieu les enveloppa toutes deux.
L’astrophysicienne finit par lâcher :
« Tu n’es pas seulement notre reine, tu es notre amie. C’est toi qui a fait des judicieux ce qu’ils sont aujourd’hui et c’est toi qui en a fait un espace où chacun peut co-exister avec les autres. »
Nairobi aurait voulu trouver des mots moins creux, des mots qui exprimaient encore sa gratitude. Aucun ne lui vinrent. Le tourbillon de pensées informes qui erraient sous son crâne ne parvint pas à s’incarner d’une autre manière. Aussi espéra-t-elle simplement que cela suffirait.
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Nairobi voulut la rassurer, peut-être qu'elle s'y sentait obligée après la vague de confessions que Caraquet a fait s'abattre sur elle. Elle lui dit de jolies choses, de jolies choses qui ne résonnent pas chez la brune, mais peu importe. Cara lui sourit distraitement exactement comme elle avait acquiescé un peu plus tôt, pour lui montrer qu'elle comprenait. Elle sait que les terres bleues sont pour beaucoup une sorte de havre de paix, c'est son cas à elle aussi, elle comprend. Elle sait également ce que ça fait de ne pas réussir à communiquer, que trop bien. Parfois, elle se dit que c'est une bénédiction d'être parvenu à créer des communautés où chaque individus qui s'y trouvent se sentent à leur place. Malheureusement, elle n'est pas dupe, elle sait que ce n'est pas le cas. Leur système a des failles et les conflits entre les judicieux sont nombreux, c'est sûrement pour cette raison que les bons mots de Nairobi la marquent si peu. Sa gentillesse enveloppe néanmoins son cœur dans un écrin de douceur, et ça suffit à museler un peu ses pensées répétitives.

- Merci, c'est très gentil.

Caraquet noue et dénoue ses doigts avant de se forcer à reposer ses mains sur ses genoux, finalement. Elle n'a pas le cœur de lui expliquer, de lui dire à quel point elle est persuadée que bon nombre de membres de leur clan ne partagent pas son avis. De même qu'elle ne pense pas vraiment être responsable de ce que les judicieux sont aujourd'hui, chose qu'elle ne fera pas remarquer. Caraquet tient à rester dans la douceur et l'apaisement, parce que leurs esprits ont tous les deux été trop éprouvés.

- Et c'est un honneur d'être votre amie. Je suis ravie que tu aies trouvé ta place parmi nous Naï, et désolée que ce soit plus difficile avec ceux des autres clans.


Elle ne sait pas tellement ce qu'elle ferait en vérité, mais elle peut toujours écouter et venir aider en cas de souci. Malheureusement, elle ne pouvait rien faire pour pallier à leurs différences avec les autres, rien faire pour faciliter la communication inter-clans. À vrai dire, elle avait elle-même bien du mal à comprendre certaines manières de penser. Celle des robustes, notamment.

- J'imagine qu'on ne peut pas s'entendre avec tout le monde. Surtout quand ils rejettent l'idée même d'apprendre.

Caraquet hausse les épaules, elle n'est pas amère, seulement un peu perplexe.

- Ou se consacre à d'autres choses... qui nous dépassent.


Petite mention spéciale aux Elegants et leur véritable culte à l'amour. Caraquet n'a jamais compris, elle ne comprendra jamais. Apprendre davantage chaque jour est à ses yeux ce qu'il y a de plus stimulant, apprendre du monde qui les entoure et l'améliorer grâce à la science, le comprendre, c'est là sa véritable passion. Alors parfois, la discussion était limitée, voir impossible. La judicieuse a parfaitement conscience qu'une telle chose peut générer des conflits, et elle espère sincèrement que Nairobi n'aura jamais à en pâtir. La jeune femme est un trésor de savoir et de bonne volonté, mais elle semble incapable de voir ce qu'il peut y avoir de mauvais chez les autres. Une chose que Caraquet respecte... mais qui rend la jeune femme vulnérable.

- Tu sais que tu peux compter sur moi si jamais tu as un souci ?

Si elle ne sait pas vraiment comment elle pourrait y remédier, elle essaierait.
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Les paroles de la Reine se frayaient un chemin dans l’esprit de Nairobi. Un chemin jusqu’à l’apaisement. En ce lieu, perdue entre les rayonnages poussiéreux de boîtes d’archives, l’astrophysicienne sentait son âme se ressourcer, protégée du monde extérieur.
Encore une fois, elle se sentit reconnaissante envers cette reine qui la comprenait si bien.
« Merci de t’être levée pour moi, @Caraquet. »
Naï hocha la tête en entendant sa souveraine mentionner les autres clans. Elle non plus ne comprenait pas l’amour des robustes pour les combats ni la passion des élégants pour tout ce qui était superficiel.
« Oui, je sais. Merci. »
Nairobi ne savait que faire à part remercier. Parfois, dans ce genre de situation, les mots ne suffisaient pas. Aussi se contenta-t-elle d’adresser à son interlocutrice un timide sourire.
Pas besoin d’en dire plus, elle en était persuadée. @Caraquet savait. Elle la comprenait. Mieux encore que Cali ou que Fering, la reine savait ce qui se tramait dans la tête de la princesse.

Une idée lui traversa l’esprit.
« Dis ... » hésita-t-elle brièvement.
Le regard serein de la brune l’encouragea à poursuivre.
« Voilà, ça fait un petit moment que j’y pense. J’aime beaucoup la tour d’Astronomie, mais avec la pollution lumineuse, parfois on ne voit pas très bien les éléments que je voudrais. Est-ce-que tu penses que je pourrais construire une sorte d’abri dans les terres vertes pour y mettre mon matériel d’observation ? »
La judicieuse se mordilla la lèvre inférieure, soucieuse de la réaction de sa Reine.
« Je ne sais pas trop à qui demander, je ne connais pas le roi des Attentifs, alors je me suis dit que peut-être tu saurais … »
Relevant les yeux vers la jolie dirigeante du laboratoire, Nairobi frémit de joie en entendant la réponse de cette dernière.
« C’est vrai ? Tu voudrais ? » fit-elle avec excitation. « Oh, @Caraquet, ça va être super ! J’ai déjà repéré un endroit, et je me dis qu’avez quelques planches et un peu d’huile de coude, on pourrait se faire une petite cabane bien isolée ! »

Emportée par son enthousiasme, la jeune femme se leva, renversant sa chaise. Celle-ci s’écrasa sur le sol dans un vacarme métallique qui résonna dans toute la salle des archives.
« Oups ... »
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S’il y a bien quelque chose que Caraquet ne regrettait pas, c’est s’être levée pour Nairobi. Elle en a pourtant des regrets, des graves et des moins graves, des pesants et des plus légers, mais ça, ça n’en fera jamais partie. A vrai dire, elle ne s’était que rarement trompée sur les personnes qu’elle avait autorisé à rejoindre le clan, avait toujours écouté les judicieux avant d’agir et appréciait à sa manière chacun d’entre eux. Mais Nairobi avait une place spéciale dans son coeur, elles se comprenaient. Une telle chose était suffisamment rare pour être considérée comme importante.

- Je ne l’ai jamais regretté.


Elle lui sourit de nouveau chaleureusement pour appuyer ses propos, même si elle reste persuadée que Nairobi en avait pleinement conscience. Le dos confortablement appuyé sur la chaise, Cara était en train de se motiver à bouger ses fesses hors de cette salle d’archives quand l’astrophysicienne finit par oser lui parler d’un de ses projets. Un abri dans les terres vertes. Pour se protéger de la pollution lumineuse. L’avis de Shanghai. Ça ne lui semblait pas impossible.

- Eh bien, ça me semble être une très bonne idée ! Même si je dois…

La reine est interrompue par l’enthousiasme de la jeune femme qui exulte littéralement de joie à l’idée de construire cette cabane dans les terres vertes, une passion largement communicative et qui ne tarde pas à gagner Caraquet. Après tout, c'est quelque chose qu’elle peut comprendre, cette envie de toujours mieux faire. Cependant, ce qu’elle allait dire a son importance, elle devrait demander l’autorisation du roi des Attentifs avant d’entreprendre toute construction sur son territoire. Mais ça, ça relève surtout de la politique et Caraquet n’a que peu de talent en la matière. En général, c’est Versailles qui s’occupe de ce genre de désagrément. Alors elle se dit que compte tenu de sa bonne entente avec Shanghai, elle peut largement se permettre une petite entorse au règlement au nom de la science.

- Bien sûr que je veux, l’endroit que tu as repéré est assez calme ? Les terres bleues sont fantastiques pour de nombreuses raisons mais sont constamment en effervescence et leur calme est tout à fait relatif. Peut-être qu’on pourrait également isoler ton abri contre la pollution sonore ?

C’est ce qui l’horripile le plus pour sa part et le bruit retentissant de la chaise métallique de Nairobi sur le sol illustre merveilleusement bien ses propos. Cara grimace un peu et redresse la chaise, voilà qui est mieux.

- On va faire comme si on avait rien vu.

Ou rien entendu plutôt. La biologiste se met ensuite en route pour sortir de la salle des archives qui, si elle est très pratique, ne peut pas les héberger indéfiniment.

- Tu as assez de temps pour me montrer cet endroit ? Et les matériaux pour la construction, tu as réussi à te les procurer ?


Sans trop qu’elle ne parvienne à déterminer quand c’était devenu son problème, Caraquet se surprend à se soucier réellement de la réussite du projet, à vouloir en apprendre davantage et surtout à vouloir aider. C’est un peu idiot, mais elle se dit aussi que c’est l’occasion ou jamais de sortir un peu la tête de ses dossiers et de s’aérer l’esprit.
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Caraquet
Caraquet
reine des judicieux
Bubulle
Adelaide Kane
sœurs d'armes
08/06/2020
79
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beati quorum via integra est || blessed are they whose way is upright

But I can't let you see all that I have to lose
All I've lost in the fight to protect it
I can't let you in, I swore never again
I can't afford to let myself be blindsided


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