Résurrection

Un matin orageux - Juillet 2016

Tout autour de lui semblait sombre. De temps en temps, une lumière, une chaleur, semblait virevolter autour de lui, mais lorsqu'il essayait de la capter ou de poser les yeux sur elle, cela lui était impossible. Et puis, il était si fatigué. Alors il se contentait de rester ainsi, voguant dans le néant.

Puis, l'abysse dans laquelle il se trouvait sembla ne plus être si profonde et si charbonnée. Peu à peu, Kourou sentait le monde reprendre corps, une seconde après l'autre. Il entendit d'abord les sons ; des bips, des voix lointaines. Un éclat de voix même. Il essayait tant bien que mal de rouvrir les paupières, mais celles-ci lui semblaient aussi lourdes qu'une enclume. Il se contenta alors de bouger les yeux sous les paupières. Une très légère moue. Ou en tous cas c'est ce qu'il pensait qu'il faisait. « Kourou ? » entendit-il dire à côté de lui. Une voix qui résonnait comme s'il était à la maison. Une voix qui le ramena doucement au moment présent. Une main vint ensuite se poser sur la sienne, pour s’immiscer dans sa paume. Du bout des doigts, il la serra.

Ses paupières ne semblèrent plus si lourdes, et, peu à peu, il ouvrit les yeux. Bien qu'elle fut faible, la lumière l'aveugla pendant de très longues secondes, mais il accueillait les rayons du soleil avec bonheur. Il regarda alors autour de lui, et se rendit compte qu'il était dans une chambre d'hôpital. A côté de lui, un beau jeune homme aux traits soucieux. Un large et chaleureux sourire se dessina sur les lèvres de Kourou, qui lui firent mal. Puis, il essaya de parler : « Vienne... » mais les mots ne réussirent pas à sortir de sa gorge. Il avait ouvert la bouche, il avait essayé de faire vibrer ses cordes vocales, mais celles-ci n'avaient pas voulu lui obéir.

Les yeux de Kourou s'écarquillèrent d'effroi, et il essaya de bouger son corps, qui sembla refuser de coopérer lui aussi. Son cœur s'étreint dans sa poitrine. Qu'est-ce qu'il se passait ? Que lui arrivait-il ? Une médecin arriva alors en trombe dans la chambre, et se positionna à côté de son lit. « Du calme, du calme, vous venez de passer deux semaines dans le coma. Du fait de l'inactivité, vous avez perdu vos capacités musculaires. Mais tout va revenir. » Elle posa alors ses mains sur lui, et ferma les yeux. Ce fut comme si un torrent d'eau fraîche se déversait dans son corps. Revigorant, revitalisant, épatant. Au bout de longues minutes, la femme releva ses mains, mais tomba aussitôt sur une chaise derrière elle. Livide, elle appela un infirmier qui vint aussitôt la chercher.

Kourou, complètement décontenancé, regardait toujours l'encadrement de la porte par laquelle les deux soignants venaient de sortir. Il tourna alors la tête vers @Vienne. Aucune douleur musculaire, rien. « Vienne. » il avait cependant toujours l'air aussi perdu. « Qu'est-ce-que je fais là ? »