Machiavel, es-tu là ? (Canrou)
PUISSIEZ-VOUS MOURIR POUR VOTRE MAÎTRE.
Machiavel, es-tu là ?
Les pensées de Korou étaient aussi sombres que le ciel était clair. Car ce qu'il avait en tête depuis désormais quelques mois ne semblait vouloir sortir de son esprit, et malgré ses hésitations, ses repentances et ses incertitudes, il en revenait toujours à cette idée. Une idée que l'on pouvait promptement qualifier de tortueuse et scélérate. Mais chaque fois qu'il voyait le visage de l'homme qui la lui avait inspiré, son cœur se serrait de rancœur et de colère... alors il avait décidé, si ce n'était de mettre en place son plan, au moins d'en esquisser les contours pour pouvoir rapidement le mettre en motion le jour où il prendrait sa décision. Peut-être ferait-il marche arrière, mais tant qu'il ne saurait pas son plan faisable et applicable, notamment grâce au concours d'un autre pangéen, son esprit ne cesserait de le tourmenter.
Cet après-midi là, il avait donc pris la direction du QG de la Haute Couture, là où il savait qu'il pouvait trouver l'homme dont il avait besoin. Car après tout, il n'était autre que le directeur des achats de l'entreprise. Quelques longues minutes après avoir quitté la fédération où il était en train de travailler, il entra dans le bâtiment imposant de l'entreprise. Il était rare que Korou vienne en cet endroit, il se dirigea donc automatiquement vers le bureau d'accueil. « Pouvez-vous m'indiquer la direction du bureau du directeur des achats s'il vous plaît ? » demanda t-il à la personne derrière le comptoir, un sourire charmeur accroché aux lèvres. « Vous avez un rendez-v... Oh pardon Monsieur le secrétaire. Oui, bien... bien sûr. Montez les escaliers, trois... troisième porte à gauche. » bafouilla l'hôte d'accueil en montrant la direction d'un geste du bras. « C'est fort aimable à vous. » dit-il en accompagnant sa réponse d'un mouvement de tête de remerciement. Il avait l'habitude de ce genre de réactions parmi la population de Pangée : on savait que le secrétaire, du fait de sa position par rapport à Pangonium, n'était pas homme à faire attendre. Et ce, même si les affaires qui l'amenaient n'avaient rien à voir avec la hiérarchie. Il n'allait pas s'en plaindre.
Il prit la direction qu'on lui avait indiqué, monta les escaliers, et se retrouva devant une porte fermée sur laquelle un écriteau indiquait dans une belle police stylisée : @Cancún - Directeur des achats. Il prit alors une grande inspiration, et frappa à la porte. Il espérait grandement que le jeune homme était dans son bureau, sinon, peut-être allait-il à nouveau repousser son plan à plus tard...
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CANCÚN
clan des élégants
Andacime
Charles Melton
doom days.
31/05/2020
73
Charles Melton
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Machiavel, es-tu là ?
Le silence qui régnait était presque étrange. Au loin, en bas des escaliers qu'il venait de monter, des bruits de personnes affairées. Mais ici il semblerait que tout le monde soit en train de tranquillement travailler. Une ambiance si... normale, qu'il en serait facile d'oublier que ce lieu n'était autre que la Pangée. Korou entendit alors des pas précipités dans son dos, et subitement, une jeune femme apparu comme par magie entre la porte du directeur des achats et lui-même. « Que voulez-vous monsieur ? Le directeur des ventes n'est pas là en ce moment... » Korou haussa un sourcil. « Hossegor... c'est ça ? » lui demanda t-il d'un air neutre. Il la reconnaissait de son arrivée et sa répartition. Une jeune femme dans la moyenne, ni exceptionnelle, ni complètement banale, qui pourrait certainement gravir quelques échelons.
« S'il n'est pas là, alors pourquoi ne me l'a t-on pas dit dès mon arrivée ? » ses sourcils se froncèrent très légèrement. La jeune fille qu'il avait devant lui ne lui disait pas toute la vérité, il le savait. D'autant plus que son langage corporel criait qu'elle essayait de protéger quelque chose... ou quelqu'un ? Il jeta un coup d’œil derrière elle, mais la porte était bien entendu fermée. Il savait que @Cancún était dans les locaux, sinon on le lui aurait dit dès l'entrée. Il croisa les bras sur son torse, et se tint droit comme un i. Il souffla bruyamment par le nez. « Ne me faites pas l'affront de me mentir. » son expression était devenue grave et sombre, ses yeux semblant lancer des éclairs.
Il lança un nouveau coup d’œil à la porte, puis, une idée lui traversa l'esprit. Il ne put empêcher un sourire de se déplacer au coin droit de ses lèvres. « Si monsieur est... occupé. Je peux tout à fait l'attendre. » C'était que Korou - comme tout le monde à vrai dire - connaissait la réputation des Élégants. Et si une porte restait fermée, c'était peut-être bien parce qu'une scène intime se déroulait derrière les quelques planches de bois. Korou tourna alors les talons et commença à se diriger vers l'entrée. « Dites-lui que c'est important. Je dois le voir aujourd'hui. » Il lança ces mots d'une voix forte, sans se retourner, sachant pertinemment qu'elle pouvait l'entendre. Non, vraiment, il ne repartirait pas. Une bonne fois pour toutes, il allait vérifier si son plan était réalisable.
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Machiavel, es-tu là ?
Hossegor se comportait vraiment d'une étrange manière... Alors qu'il faisait mine de repartir pour se diriger vers l'entrée du bâtiment, elle le rattrapa pour l'intimer à attendre, puis, à la suivre dans le bureau. Kourou ne put s'empêcher de froncer légèrement les sourcils : quelque chose clochait. Tout d'abord en bas on lui donnait la direction de son bureau - ce qui voulait dire que l'homme était présent - puis voilà que sa stagiaire l'empêchait d'y rentrer, comme si elle avait peur qu'il ne gêne le directeur des achats, ou n'y découvre une scène ou des faits gênants. Chose qu'il aurait pu comprendre. Mais voilà, @Cancún ne semblait même pas s'y trouver. Que pouvait-il bien se tramer dans ces locaux ?
Méfiant, Kourou entra tout de même dans le vaste bureau. Effectivement, ce dernier était vide. Il épousa la pièce du regard, analysant ce qui s'y trouvait. Un grand bureau moderne, des chaises, une grande fenêtre laissant entrer les rayons de lumière de l'été. Le secrétaire se dirigea vers la table, se retourna et s'appuya contre elle. Il croisa les bras, et, tout en fronçant les sourcils, annonça à Hossegor : « Bon, trêve de plaisanterie, je n'ai pas que ça à faire. Qu'est-ce qu'il se passe ici ? » Il balaya une nouvelle fois la pièce du regard, puis observa le visage de la jeune femme. Quelque chose, dans son regard, dans son expression, clochait. Mais il ne savait trop dire quoi. Kourou n'avait pas bien connu la jeune femme lors de son arrivée, et ne la comprenait pas assez pour analyser son désarroi. « Y a t-il un problème ? Vous pouvez me le dire, vous savez. » Oui, s'il y avait un quelconque soucis, elle pouvait le lui dire, il pourrait très certainement lui / leur venir en aide.
Il soupira alors bruyamment. « Si vous pouviez le prévenir que je suis là, ça m'arrangerait en tous cas. Il s'agit d'une affaire importante, mais qui doit rester... disons, discrète. Il serait mal venu que des personnes autres que lui ne moi ne viennent à en discuter. Il serait également très mal venu que notre échange soit ébruité. Me suis-je bien fait comprendre Hossegor ? » Il insista, la ciblant indirectement dans ses propos : si elle avait voulu expliquer le pourquoi du comment à son supérieur, elle devait réaliser désormais que cela était impossible. « Alors dites-lui seulement que j'ai... besoin de lui. » termina t-il abruptement. Car c'était tout à fait cela. Il avait besoin de lui - et de ses capacités - afin d’échafauder son plan.
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