L'administration a ses raisons que la raison ignore | Ft. Versailles
PUISSIEZ-VOUS MOURIR POUR VOTRE MAÎTRE.
L'administration a ses raisons que la raison ignore
D'ordinaire, Caraquet travaille. Beaucoup. En ce qui concerne la science, la jeune femme ne compte jamais ses heures et fait parfois preuve d'un zèle à en faire pâlir plus d'un. C'est ce qui la passionne, ce qui l'anime, ce pourquoi elle vit. D'ordinaire, rien ni personne ne peut la distraire, pas même la fatigue, pas même la faim, pas même l'appel irrésistible de la procrastination. D'ordinaire, il faut rappeler à Caraquet qu'une fois morte de faim, elle ne sera utile à personne. Mais comme tout être humain normalement constitué, Caraquet a ses failles et ses préférences en matière d'occupation.
L'administration ne fait pas partie de ses préférences.
L'administration et tout ce qui touche à la politique en vérité, la brune n'est douée pour faire des courbettes, pour captiver son auditoire ou bien pour parler dans le vent en faisant de belles promesses. Il lui faut du concret, des faits, des objectifs clairs à atteindre. Les réunions de la Confédération ont alors le pouvoir presque surnaturel de l'endormir instantanément, elle qui peine pourtant si souvent à trouver le sommeil. Parfois elle se disait qu'avoir Singapour pour lui faire la conversation tous les soirs l'aiderait sûrement beaucoup à lutter contre ses problèmes d'insomnie. Si la reine des Judicieux n'a pas cette chance, elle peut toujours compter sur les nombreuses études menées par ses pairs au sein du clan pour connaitre leur réclamation. Elle pouvait également compter sur le bilan qu'elle était censée rédiger pour la réunion de la Confédération qui se tiendrait le lendemain et qui semblait avoir un don véritable pour l'assommer sans trop qu'elle sache pourquoi. Alors elle tape Caraquet, elle tape sur son clavier, elle fait de jolis tableaux excel, et ça la lasse, et ça l'endort, et elle trouve ça terriblement inintéressant. La joue contre son avant bras plié sur le bureau, elle commence doucement à fermer les yeux, puis elle se réveille. Elle se redresse, mais rien n'a changé, toujours aussi barbant. Elle soupire, tape encore un peu, et c'est le noir. Finalement, c'est la porte de son bureau qui claque et la réveille. Elle se redresse d'un coup, comme si on lui avait piqué les fesses avec quelque chose de particulièrement pointu.
- Je dormais pas.
Non, pas du tout.
- Je reposais juste mes yeux, en fait. J'ai lu une étude récemment qui parlait du renouvellement cellulaire de la cornée et de la nécessité de fermer les yeux toutes les dix minutes pour au moins cinq secondes quand on travaille sur des écrans. Et je suis une bonne élève, c'est tout.
Caraquet déglutit, tout de même étonnée par sa capacité à raconter des conneries même après une micro-sieste. Voilà qu'elle était donc prise en flagrant délit par Versailles, son assistant et grand ami. Un grand ami dont leur différence la plus flagrante est certainement le goût du jeune homme pour l'ordre, la Hiérarchie, et les lettres.
- Tu veux jeter un coup d’œil à mon compte rendu ô combien passionnant ?
Elle-même y jette un coup d’œil, à ce fameux compte-rendu. Et il n'y a pas grand chose d'écrit. Vraiment, pas grand chose.
- Hum... attends, c'est pas tout à fait prêt.
Et à ce moment là, Caraquet se demande sérieusement si Versailles ne pourrait pas la remplacer lors de cette réunion. Ou mieux, si on ne pouvait pas couronner Versailles à sa place. La reine est morte d'ennui, longue vie au roi ?
Caraquet
reine des judicieux
Bubulle
Adelaide Kane
sœurs d'armes
08/06/2020
79
But I can't let you see all that I have to lose
All I've lost in the fight to protect it
I can't let you in, I swore never again
I can't afford to let myself be blindsided
Adelaide Kane
sœurs d'armes
08/06/2020
79
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beati quorum via integra est || blessed are they whose way is uprightBut I can't let you see all that I have to lose
All I've lost in the fight to protect it
I can't let you in, I swore never again
I can't afford to let myself be blindsided
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