on the same path

jakarta&@reykjavik #1

5 MOIS PLUS TÔT — Les nuits s’enchaînent sans aucun sens, il joue encore le simple membre qu’il était des années plus tôt lorsqu’il est entré en Pangée. Sauf que désormais, Jakarta, il est roi. Mais il ne semble pas tellement avoir envie de s’en préoccuper. Il cherche simplement à profiter de la vie, encore un peu, avant que la réalité ne reprenne les devants, le remettant à se place. Pour l’instant, il laisse la pénombre le happer, le laissant glisser doucement dans les draps des élégantes de l’abreuvoir en se saoulant au rye, glissant ses doigts sur leur peau. Il tente d’oublier la nuit merveilleuse auprès de Fering et son regard particulier qui le déstabilise, il tente aussi de se préserver du visage familier de Caraquet qui le ramène dans son ancienne vie auprès de sa femme. Il sent en la regardant que son passé le rattrape et il préfère oublier bien rapidement tout ce qui lui est arrivé, il se dit que c’est mieux. Il se meut parfois tout près du corps de Bombay en se souvenant avec nostalgie de ces moments partagés quand ils sont arrivés en Pangée puis se rabat sur les autres corps de la Pangée qu’il peut se permettre d’avoir dans son lit.
Entre les mains baladeuses, les clins d’oeils glissés gentiment, les mots romantiques, les attitudes de gentleman, le Roi des Robustes cherche autant à être apprécié que détesté. Parfois, sa force surhumaine et ses poings le démangent et une bonne bagarre pointe le bout de son nez pour remuer son quotidien un peu trop routinier. Puis il décide de quitter les Terres Sanglantes pour aujourd’hui. Une envie d’exploration mais aussi de revoir une bouille familière : celle de Nassau. Cela fait longtemps qu’il n’a pas croisé la jeune demoiselle et un petit saut chez les Attentifs ne lui fera pas de mal. Peut-être trouvera-t-il le temps de s’entretenir avec Shanghai, s’il n’est pas trop occupé à butiner les fleurs. Tout en traversant les Terres gazonnées, plus vertes que toutes les autres terres qu’il a pu fouler, Jakarta profite des grandes étendues pour laisser son cheval blanc galoper au beau milieu de nulle part. Il se rapproche rapidement de l’effervescence du monde, loin de l’isolement des champs, pour découvrir la chevelure blonde d’une demoiselle qu’il a déjà tenté d’apprivoiser pour la faire entrer auprès des Robustes ; il s’approche sans prévenir avec son cheval jusqu’à sa hauteur et descend de sa monture avec aisance pour se poster juste devant elle. « J’peux t’aider ? » qu’il lui demande sans parler davantage, prêt à lui prendre quelque colis des bras pour la soulager un peu. « Ça fait un moment que j’t’ai pas croisé, tu t’en sors ? T’es comment chez les Attentifs ? T’sais qu’y’a toujours une place pour une belle demoiselle comme toi chez les Robustes, hein. » ajoute-t-il en lui lâchant son sourire le plus confiant et le plus charmeur, la dévorant du regard.