héritage en détresse

@KYOTO feat. @PANDORA ☾

Le fermoir avait cédé. Après des années durant à ouvrir le médaillon pour contempler le doux de visage de feu son père, l'objet s'était cassé, séparant ainsi d'un côté une photographie du géniteur avec celle de sa fille en bas âge de l'autre côté. Cela faisait maintenant dix-sept ans que l'homme avait rendu l'âme après avoir contracté le Fléau, mais malgré cela, il restait indéfiniment dans son cœur et dans ses pensées. La douce Kyoto ne supportait pas l'idée que le seul bien que son père lui ait transmis, le seul objet qu'elle avait pu amener avec elle en Pangée, ne devienne une babiole cassée et bonne pour la poubelle. Dernier héritage de son géniteur à l'agonie. Voir les deux portraits ainsi séparés lui donner comme une affreuse impression que le lien avec son paternel aller céder. Il fallait qu'elle le répare, elle ne pouvait le laisser disparaître. Elle avait déjà perdu son frère dont elle ne connaissait toujours pas le sort, elle ne pouvait se permettre de perdre son seul lien à travers la mort avec son père. Kyoto s'était renseignée un peu partout, avant que finalement on ne la redirige vers une mécanicienne des Terres Grises. La jeune femme était connue pour être douée de ses mains et d'être capable de réparer presque tout et n'importe quoi, une prodige. Il paraîtrait qu'à l'occasion elle avait déjà restauré quelques bijoux, alors on avait indiqué sa position à la jeune Attentive.

Malgré de nombreuses heures à fouiller les ruelles du Territoire Gris à la recherche d'informations sur Akira, la douce se sentait toujours inquiète et mal à l'aise quand elle parcourait les coins. Les regards louches sur son passage ou bien des trafics en tous genre sous son nez, elle essayait malgré tout de ne pas perdre la face. Le regard fixé sur le sol, elle essayait de ne pas attirer l'attention. De temps à autre, elle levait ses yeux azurs pour tenter de se repérer dans ce dédale en ruine. On lui avait indiqué une maison délabrée de couleur rouge, à l'angle d'une ruelle où se trouvait un petit commerce d'épices. Pandora, la mécanicienne aux doigts agiles la retapait actuellement, on lui a dit qu'elle parviendrait sûrement à l'y trouver. Apercevant la vieille bâtisse au loin, Kyoto s'avança d'un pas nerveux. Une brune souvent de mauvais poil et très méfiante, voilà la vague description qu'un type bougon lui avait dépeint. Elle ne savait pas si elle pouvait s'y fier ou bien si l'homme l'avait juste de travers après d'être mangé un râteau auprès de la mécanicienne. Mais dans tous les cas, la douce préféra rester sur ses gardes et s'efforça de paraître souriante et amicale quand elle distingua à l'entrée de la maison sa potentielle sauveuse. « B-bonjour... Vous êtes Pandora ? » Kyoto salue la jeune femme, le poing sur le cœur, comme on lui a enseigné voilà plusieurs semaines maintenant lors de son arrivée en couveuse. « Je suis Kyoto, du clan des Attentifs. On m'a vanté vos talents de bricoleuse et j'aimerais savoir si vous pouviez m'aider... C'est pour réparer un bijou. » Le médaillon posé dans ses mains qu'elle tend vers l'Exilée, elle tient précieusement l'objet comme s'il s'agissait d'une relique de grande valeur. La première moitié du collier, reliée à une petite chaîne en or, contient la photo d'une enfant d'à peine quatre ans : le teint porcelaine souligné de deux joues joufflues rosies, des cheveux d'or et un sourire édenté par la perte des premières dents de lait. La deuxième moitié, normalement raccordée par un fermoir, montre un homme dans la force l'âge possédant une ressemblance frappante avec la petite fille. Kyoto lance un regard supplicateur à la jeune femme, presque désespérée.